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Manger ce qu’on a envie, comment?

Manger ce qu’on veut quand on veut, ne pas voir notre poids monter en flèche ET développer une relation saine avec la nourriture, est-ce réellement possible?

Cercle vicieux

En pratique privée, je me rends compte que PLUSIEURS clients ont eu un abus d’aliments plaisirs les jours précédents la rencontre, car ils ont l’impression que je vais les priver des aliments qu’ils aiment (?). Mon rôle est de rétablir un ÉQUILIBRE dans l’alimentation et non de priver mes clients des petits plaisirs de la vie. D’ailleurs, il a été démontré que se priver des aliments qu’on aime n’est pas une stratégie efficace de perte de poids ou d’acquisition de saines habitudes alimentaires.

Pourquoi dont?

En fait, c’est qu’en se privant de ce qu’on aime, on entre dans un cercle vicieux.

Certaines personnes peuvent être dans ce cercle vicieux quotidiennement (mange «bien» toute la journée et le soir ont des abus) ou encore hebdomadairement ou mensuellement. Les «cheat day» de nombreux régimes tentent de diminuer l’impression de privation que le régime apporte, mais la journée de «cheat» en est cependant souvent une d’abus.

S’interdire un aliment le rend TRÈS attrayant. On devient légèrement obsédé sur cet aliment, on ne pense qu’à ça. C’est comme si je vous dis : ne penser pas à un ballon rouge. Vous allez penser à un ballon rouge. Si je me dis que je ne peux pas manger de beigne, je ne vais penser qu’à ça continuellement.

De plus

la privation alimentaire entretient des émotions négatives envers nous-mêmes. On se sent poche, mauvais(e), nul(le) ou avec un manque de volonté lorsqu’on cède. Notre estime de nous peut donc diminuer de plus en plus et être gravement affectée par ce comportement. C’est lourd, c’est invivable et ce n’est pas sain.

Si on sait que se priver ne mène à rien, comment manger ce qu’on aime?

C’est là où il faut écouter ses envies. Nos envies peuvent varier selon plusieurs facteurs, mais ce qu’il faut retenir, c’est que nous devons respecter nos envies réelles. Une envie causée par du stress, de l’ennui, une émotion négative ou positive, n’est PAS une envie réelle et manger ne permettra pas de combler le besoin que l’on ressent. Une envie réelle est spontanée : elle ne provient pas de la vision ou de l’odeur d’un aliment qu’on aime. Elle ne provient pas non plus d’annonce à la télévision/radio ou dans un journal.

Quelle intensité

On souhaite réintégrer nos aliments plaisirs dans notre alimentation et on a réalisé lorsque nos envies sont réelles (ou non). Que reste-t-il à faire? Valider l‘intensité de ces envies.

L’intensité, pourquoi?

L’intensité nous permet de voir à quel point ou veut réellement ou non l’aliment. Lorsque je recommande à mes clients de manger en respectant leurs envies, je me rends compte que la fréquence de consommation de certains aliments plaisirs reste très élevée. En demandant à quelle intensité (0-10) ils en ont eu envie, on voit que cette intensité est très variable et pas toujours très élevée.

En attendant légèrement que l’intensité soit plus importante (7/10 ou plus) on savoure et apprécie davantage l’aliment qu’on convoite. De plus, en réalisant qu’on n’en a pas tant envie que ça (6/10 et moins) on ne ressent pas de privation et on évite donc d’entrer dans le cercle vicieux.

*Le 7/10 est une valeur arbitraire, mais qui permet de comprendre comment notre envie peut évoluer. Mon 7/10 sera certainement différent du 7/10 de quelqu’un d’autre. Le but de l’exercice est simplement de réalier à quel point nous voulons l’aliment.

En plus

Cette stratégie permet de développer notre confiance en nous. On se fait confiance que lorsque l’intensité de notre envie sera suffisamment élevée, on consommera l’aliment en question. On peut également réaliser que certains aliments qu’on croyait comme nos favoris étaient finalement consommés par habitudes et non satisfaire notre envie réelle.

Après

Notre envie est réelle et elle est à 7/10 : que faire? On MANGE. On prend l’aliment qui nous intéresse lorsque la faim est présente, on se sert une portion qu’on juge suffisante, on le déguste et on le savoure. C’est tout, on passe à autre chose!

En résumé

1.On cesse de croire qu’en éliminant des aliments plaisirs de notre vie on pourra perdre du poids ou adopter de saines habitudes de vie. Cette privation mène à un cercle vicieux.

2.On identifie nos envies afin de s’assurer qu’elles soient réelles et non causées par un événement extérieur comme du stress, de l’ennui, une publicité, etc.

3.On valide l’intensité de cette envie. Généralement, une envie sous 7/10 peut ne pas être répondue immédiatement. On la laisse croître légèrement avant d’y répondre.

4. Si notre envie est réelle et supérieure à 7/10, on consomme l’aliment avec plaisir en le savourant et le dégustant.

Marjolaine Cadieux, Dt.P, M.Sc

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